Les kilomètres défilent, pendant des jours nous avançons sans relâche, déjà il n'y a plus l'ombre d'une ville à l'horizon, seule se dresse sous le soleil la route, longue, droite, sans surprise.
Les paysages ont changés, les arbres se sont espacés, finissant presque par disparaître, de tous côtés les plaines sans fin s'étendent, territoires aborigènes aux milles légendes.
Les voitures se font rares elles aussi, nous partageons la route avec les kangourous, morts, percutés par un road train dans se course, monstre de plus de 50 mètres de long, incapable de freiner.
Les conducteurs se saluent en passant, coupant la monotonie de leur conduite.
Sur la carte n'apparaissent plus que des points isolés, en bord de route, espacés de plusieurs centaines de kilomètres. Parfois de petites villes, le plus souvent un simple point de ravitaillement.
C'est ici que nous rencontrons Thibault. Très vite les amitiés se lient dans ces contrées désertes, et c'est ensemble que nous reprenons la route.
Déjà cinq jours que nous avançons, au milieu de cette terre rouge. Notre vie est désormais composée des choses les plus simples et les plus belles.
Escalader une montagne avant la tombée de la nuit, regarder les kangourous sauter dans la plaine en contre bas, contempler le coucher de soleil, le ciel qui s'embrase, écouter le silence d'une nuit étoilées, que seule la lueur de notre feu vient déranger.
Il semble alors que nous n'ayons besoin de rien de plus. Et quand le jour se lève sur les paysages grandioses qui nous entourent, comme la promesse d'une nouvelle journée de découverte, nous sommes les plus heureux des hommes.
Il n'est pas rare que, perdus dans notre contemplation, nous nous promettons mutuellement de ne jamais oublier ces moments, ce qu'ils nous auront apportés ou appris.
Nous avons perdu le fil des jours, le temps n'a plus d'importance. Nous nous apercevons avec effarement que nous sommes ici depuis deux semaines, il va falloir penser à rejoindre le Sud.
Kings Canyon
Uluru
Uluru
The Olgas
Walibi rockNos routes ont divergées, des milliers de kilomètres séparent désormais chacun d'entre nous. Nous avons retrouvé la civilisation et repris le court de nos vies.
Mais c'est avec certitude que je peux dire que chacun de nous y a laissé un peu, et que nous partageons à jamais le souvenir de cette parenthèse au Red Centre.
We will never forget.
